La Saint-Valentin, fête commerciale mais pas ringarde
A l'occasion de la Saint Valentin : Intervention de Marie de Duve et Diane Woué – Love Coachs de l’Agence Matrimoniale A2 : Trouver l’Amour Autrement en 2025
Article dans la DH du 14 février 2025 par Zhen-Zhen Zveny : La journaliste explore l’évolution des rencontres amoureuses et met en lumière l’approche de l’Agence Matrimoniale A2 avec Marie de Duve et Diane Woué.
Le rendez-vous incontournable pour les amoureux, la Saint-Valentin, dégage une aura “cul-cul la praline” agrémentée d’un aspect commercial qui en crispe plus d’un. Pourtant, elle continue à être célébrée même auprès de la jeune génération.
“C’est l’occasion de se faire un petit cadeau en plus. Je la place au même niveau que la fête des mères ou des pères : on leur montre notre amour toute l’année et on fête un peu plus lors de la Saint-Valentin”, explique Élodie, qui a la vingtaine. “Ce n’est pas du tout ringard de célébrer la Saint-Valentin, tous mes amis le font.”
Du côté des fleuristes, on dresse le même constat : la Saint-Valentin a encore de beaux jours devant elle.
“Ça reste un jour très important. C’est la deuxième plus grosse journée après la fête des mères pour les fleuristes. Les ventes ont même tendance à augmenter un peu”, se réjouit Koen Van Malderen, président de Be-Floris, l’Union des Fleuristes de Belgique.
Les hommes optent souvent pour la classique rose rouge, mais ils se tournent de plus en plus souvent vers les fleurs de saison, qui sont plus durables et moins chères. Autre nouveauté, les destinataires.
“La Saint-Valentin est la fête de l’amour dans tous les sens du terme. Les gens offrent aussi des petites fleurs à leurs amis”, note un fleuriste.
Le 14 février est désormais aussi l’occasion de célébrer l’amitié. Les célibataires se retrouvent entre amis plutôt que de subir seuls le rappel de leur statut.
“Le célibat est souvent vu comme un non-choix ou une situation temporaire. Célébrer l’amour de manière plus large permet de se positionner autrement face à cette pression sociétale”, analyse Sarah Galdiolo, professeure de psychologie clinique à l’UMons.
S’il est important de célébrer l’amour, le marketing n’a pas manqué de flairer le filon que représente la Saint-Valentin. Il n’y a qu’à voir les prix qui grimpent le 14 février. Pas besoin de grands discours ni de dépenser une fortune, assurent les défenseurs de la Saint-Valentin.
“C’est l’intention qui compte. À tel point qu’Élodie l’a célébrée un peu en avance, car le 14 février ne convenait malheureusement pas. Je râlerais un peu de ne pas fêter la Saint-Valentin. Offrir et recevoir s’accompagne d’un petit effet. On se demande ce que l’autre a fait une fois par an pour se surpasser”, confie Sarah, en couple depuis cinq ans.
“L’importance de la Saint-Valentin varie selon le couple et les générations. Pour les jeunes, c’est une manière de montrer qu’on est en couple d’un point de vue identitaire, car on est moins sûr de l’évolution de la relation. Plus tard, un geste peut relancer une certaine dynamique”, développe Sarah Galdiolo.
“On a été bercé par toute une série de mythes, l’amour comme idéal de soi a été internalisé. Quand on est éloigné de ça, cela crée de la frustration.”
Les attentions se multiplient pour célébrer l’amour… dans tous les sens du terme. La fête, en 2025, se modernise.
Tinder, Bumble, Grindr, Happn, Fruitz… L’amour à l’ère du numérique, ce sont des relations qui démarrent sur les applis de rencontre. Difficile de trouver un couple qui ne s’est pas créé grâce à un “match”. Mais depuis quelques années, un phénomène est apparu : la “dating fatigue”, qui s’accompagne d’un retour vers les agences matrimoniales.
“La technologie et l’algorithme donnent accès à des centaines voire des milliers de choix. On est face à un catalogue qui transforme les femmes en produit. La possibilité qu’il y a mieux et les ravages d’être ghostées découragent les femmes des applis de rencontre”, analyse Sarah, qui va bientôt lancer son agence de rencontres centrée sur l’interaction à travers des ateliers de pâtisserie, de danse et de bien-être.
Les agences matrimoniales ont de nouveau le vent en poupe, même auprès des jeunes de 24-35 ans.
“On a perdu l’habitude d’aborder les gens. Beaucoup d’hommes ont peur de déranger, car médiatiquement et avec le mouvement MeToo, il est mal vu d’aborder une femme pour la draguer. Ils ont peur d’être tout de suite stigmatisés”, constate Diane Woué, love coach de l’agence matrimoniale A2.
Que ce soit via une appli ou une agence, les personnes veulent connaître un maximum de choses sur l’autre. https://amourdecoach.com/
“Quand la femme accepte de donner son numéro, beaucoup de messages sont envoyés avant une première rencontre. Avoir tout un background sur l’autre semble les rassurer”, note Diane Woué.
Dans cette société où tout va très vite, les gens veulent perdre le moins de temps possible, même pour trouver l’amour. Trop occupés, ils sont prêts à payer 2 000 euros/an pour qu’on leur présente quelqu’un qui partage le même objectif.
“C’est moins un tabou qu’avant de faire appel à nous. Quand on a besoin de quelque chose de précis, on fait appel à des professionnels. C’est pareil en amour”, commente Marie de Duve, directrice d’A2.
Les couples se forment toujours autant qu’avant, mais le plus grand défi est de faire perdurer le couple dans la durée, estime la love coach.